« Il changea la mer en une terre sèche, On traversa le fleuve à pied: Alors nous nous réjouîmes en Lui » (Psaume 66:6, LSG).
La traversée de la mer Rouge et du Jourdain sont toutes deux des marqueurs d’une nouvelle ère dans l’histoire biblique, et toutes deux ont une signification symbolique (voir Ps 66:6, Ps 114:1-7, et 2 R 2:6-15). Déjà dans l’Ancien Testament, il y a des textes qui relient les deux évènements de la traversée et reconnaissent un sens qui va au-delà du cadre original. Dans Psaumes 66:6, le psalmiste célèbre l’acte rédempteur de Dieu dans sa vie (Ps 66:16-19) en se référant aux exemples historiques de la traversée de la mer Rouge et du Jourdain.
Le Psaume 114 relie également les deux évènements, non pas parce que l’auteur n’a pas vu de différence chronologique entre eux, mais à cause de la signification théologique que les deux traversées partagent. Ainsi, les deux évènements sont considérés comme contribuant à un changement dans le statut d’Israël, autrefois de l’esclavage à la liberté, puis du statut de nomades à l’état de nation. Dans ces psaumes, les exemples des deux traversées illustrent le changement de statut de l’auteur, passant de l’oppression, de la pauvreté, de l’impuissance et de l’humiliation à la sécurité, au bienêtre, au salut et à la dignité.
C’est aussi par le Jourdain que l’enlèvement d’Élie s’est produit dans le contexted’un miracle semblable à celui rapporté dans Josué. Pour Élie, la traversée apporta le changement de statut le plus significatif de sa vie: il fut transporté au ciel. Quant à Élisée, le changement est tout aussi important: l’assistant du prophète (1 R 19:21) devint lui-même prophète (2 R 2:22).
Lisez Mt 3:16, 17 et Mc 1:9. Comment les auteurs du Nouveau Testament confèrent-ils au Jourdain une signification à la fois symbolique et spirituelle?
Le ministère terrestre de Jésus, en tant que Représentant d’Israël, s’inscrit dans la continuité de l’histoire de l’ancien Israël. Il a revécu symboliquement les grandes étapes du parcours du peuple hébreu: Il a connu l’épreuvede la « mer Rouge » et du « Jourdain », et fut appelé à sortir d’Égypte à la suite d’un décret de mort (Mt 2:14-16). Il passa ensuite quarante jours dans le désert (Mt 4:2), en écho aux quarante années d’errance d’Israël. Comme passage de Sa vie privée à Son ministère public, Il fut baptisé dans les eaux du Jourdain (Mt 3:16-17; Mc 1:9). Plus loin, l’épître aux Hébreux (chapitres 3 et 4) souligne la portée symbolique de la traversée du Jourdain, présentant l’entrée en Canaan comme une image du « repos de la grâce », dans lequel les croyants acceptent le salut par la foi.