Lisez Josué 9:21-27. Comment la solution de Josué combine-t-elle la justice et la grâce?
Même si le peuple d’Israël avait voulu attaquer les Gabaonites, il n’en avait plus le droit en raison du serment solennel prononcé par les chefs de la communauté. Ces dirigeants avaient agi selon un principe fondamental: un serment est contraignant tant qu’il n’implique ni acte répréhensible ni intention criminelle (Jg 11:29-40), même s’il entraine des conséquences personnelles douloureuses.
Dans l’Ancien Testament, la prudence avant de jurer et la fidélité à la parole donnée sont des vertus hautement estimées (Ps 15:4; Ps 24:4; Ec 5:2, 6). Puisque le serment avait été prononcé au nom du Dieu d’Israël, il était irrévocable. Ce serment liait désormais le destin d’Israël à celui des Gabaonites.
Désignés comme bûcherons et porteurs d’eau pour la maison de Dieu (Js 9:23), les Gabaonites furent intégrés à la communauté du culte israélite. Ainsi, la réponse de Josué, qui différait de celle des chefs ayant condamné les Gabaonites à servir « toute l’assemblée » (Js 9:21, LSG), transforma une malédiction potentielle en bénédiction, à l’image de ce qui est rapporté en 2 Samuel 6:11.
L’histoire ultérieure de Gabaon révèle les grands privilèges religieux accordés à la ville ainsi que sa loyauté envers le peuple de Dieu. Le serment d’Israël fut respecté au fil des générations, si bien que, lors du retour de l’exil babylonien, les Gabaonites figurèrent parmi ceux qui participèrent à la reconstruction de Jérusalem (Neh 7:25). Leurs actions, rendues possibles par la grâce de Dieu, auront des répercussions positives pour l’éternité.
Que se serait-il passé si les Gabaonites avaient révélé leur identité et demandé miséricorde, comme l’avait fait Rahab? Nul ne peut le dire avec certitude. Cependant, il n’est pas exclu qu’une consultation sincère de la volonté divine aurait pu épargner leur destruction. Car le but ultime de Dieu n’est pas de châtier les pécheurs, mais de les amener au repentir pour leur accorder Sa miséricorde (cf. Ez 18:23 ; Ez 33:11).
Le stratagème des Gabaonites peut ainsi être compris comme une imploration de la miséricorde divine, une reconnaissance de Son caractère juste et bienveillant. Ce fut le refus des autres peuples cananéens de se repentir et leur opposition aux desseins de Dieu qui mena à leur destruction (Gn 15:16). En revanche, Dieu honora la soumission des Gabaonites à Sa souveraineté, leur désir de paix plutôt que de rébellion, et leur volonté de renoncer à l’idolâtrie pour adorer le seul vrai Dieu.