Relisez Josué 22:13-15 à la lumière de Nombres 25. Pourquoi les Israélites avaient-ils choisi Phinées comme chef de la délégation auprès des deux tribus et demie?
Avant d’accorder tout le crédit aux rumeurs de ce qui pourrait être perçu comme une déclaration d’indépendance, les neuf tribus et demie, désignées deux fois comme « les enfants d’Israël », avaient envoyé une délégation pour clarifier l’intention et la signification de l’autel. La délégation se composait de Phinées, fils du souverain sacrificateur Éléazar,qui succèderait à Éléazar après sa mort (Js 24:33). Phinées avait déjà acquis une certaine visibilité en tant que sacrificateur, lui qui avait mis fin à la débauche d’Israël à Baal Peor (Nb 25). « A cette vue, Phinées,fils d’Éléazar, fils du sacrificateur Aaron, se leva du milieu de l’assemblée, et prit une lance, dans sa main. Il suivit l’homme d’Israël dans sa tente, et il les perça tous les deux, l’homme d’Israël, puis la femme, par le bas-ventre. Et la plaie s’arrêta parmi les enfants d’Israël » (Nb 25:7, 8, LSG).
Phinées avait certainement une grande influence. Les autres émissaires étaient des représentants des neuf tribus et demie à l’ouest du Jourdain, chacune étant le chef d’une famille tribale (littéralement, « chef de la maison de son père »), au sein des clans d’Israël.
La délégation avait introduit l’acte d’accusation de sacrilège et de rébellion, par la formule prophétique officielle « ainsi parle ». La distinction ici est que ce n’était pas l’Éternel qui parlait, mais « toute l’assemblée de l’Éternel » (Js 22:16, LSG). Ils prononcèrent l’accusation qu’Israël avait commis une infidélité, une trahison et une rébellion. Le terme « infidélité » est le même mot hébreu qui a été utilisé pour décrire le péché d’Acan (Js 7:1) et apparait plusieurs fois dans les cinq premiers livres de Moïse (par exemple, Lv 5:15; Lv 6:2; Nb 5:6, 12). Les exemples d’Acan et de Baal Peor servaient de précédents: l’un pour la trahison et l’autre pour la rébellion. Ils expriment aussi la crainte des neuf tribus et demie que l’acte de construire un autel non autorisé conduirait à l’apostasie, à l’idolâtrie et à l’immoralité, ce qui entrainerait la colère de l’Éternel sur toute la nation d’Israël.
Nous portons tous en nous les traces d’expériences douloureuses du passé, susceptibles d’influencer notre manière de réagir face à des situations semblables à l’avenir. Comment la grâce de Dieu peut-elle nous aider à ne pas laisser ces tragédies passées dicter notre comportement envers nos semblables aujourd’hui?