Lisez Dt 20:10, 15-18; Dt 13:12-18; et Js 10:40. En quoi la législation relative à la guerre et la procédure à suivre à l’égard d’une ville idolâtre, telles qu’énoncées dans le Deutéronome, éclairent-elles notre compréhension des limites imposées à la destruction totale dans les conflits auxquels les Israélites prenaient part?
Le texte hébreu emploie le terme singulier ḥerem pour désigner la destruction des êtres humains en temps de guerre. Ce mot renvoie à ce qui est « interdit » ou « voué à l’anéantissement ». Le plus souvent, il s’agit d’un acte par lequel des personnes, des animaux ou des objets inanimés sont placés de manière irrévocable dans le domaine exclusif de Dieu — ce qui, dans un contexte guerrier, impliquait généralement leur destruction.
Le concept et la pratique du ḥerem, compris comme l’éradication totale d’un peuple en guerre, doivent être interprétés à la lumière du conflit opposant Yahvé aux puissances cosmiques du mal, un affrontement dans lequel Sa justice, Son caractère et Sa réputation sont directement engagés.
Depuis l’irruption du péché dans le monde, aucune neutralité n’est possible: l’on se tient soit du côté de Dieu, soit en opposition à Lui. L’un de ces camps conduit à la vie — à la vie éternelle —, l’autre mène inévitablement à la mort — à la mort éternelle.
La pratique de la destruction totale reflète donc le jugement juste de Dieu contre le mal et le péché. Dieu a, de manière exceptionnelle, confié à Son peuple élu, l’ancien Israël, l’exécution d’une partie de ce jugement. Cette dévotion à la destruction s’exerçait sous Son contrôle théocratique strict, limitée à une période bien précise de l’histoire — celle de la conquête — et à un territoire géographiquement délimité: l’ancienne Canaan.
Comme nous l’avons vu dans l’étude précédente, les peuples voués à la destruction étaient ceux qui, de manière persistante, s’étaient rebellés contre les desseins divins et s’étaient obstinés dans leur refus de se repentir. La décision divine de les anéantir n’était donc ni arbitraire ni motivée par une logique nationaliste.
Par ailleurs, Israël lui-même n’était pas à l’abri de ce même jugement, s’il venait à adopter le mode de vie des Cananéens (voir aussi Deutéronome 13). Bien qu’il puisse sembler que les camps engagés dans cette guerre divine soient prédéterminés — les Israélites destinés à hériter de la terre, les Cananéens voués à la destruction —, il demeure néanmoins possible de passer d’un camp à l’autre. C’est ce que démontrent les cas de Rahab, d’Acan et des Gabaonites.
Ainsi, nul n’était, de façon arbitraire, prédestiné à la protection divine ou à l’extermination. Ceux qui jouissaient d’une relation avec Yahvé pouvaient perdre leur statut par la rébellion, tandis que ceux qui étaient initialement voués à la destruction pouvaient être épargnés, s’ils se soumettaient à Son autorité et reconnaissaient Sa souveraineté.
Quelles sont les implications spirituelles de la défiance des Cananéens envers Dieu pour notre contexte actuel? C’est-à-dire, quelles sont les conséquences de nos libres choix sur le plan personnel?