La terre occupait une place si centrale dans l’identité d’Israël en tant que peuple de Dieu qu’il n’était pas envisageable qu’elle fût attribuée en bloc. Il fallut donc la répartir entre les tribus, les clans et les familles (Nb 34,13-18), afin d’éviter qu’elle ne devînt la propriété exclusive d’une minorité dirigeante.
Lisez Lévitique 25:1-5, 8-13. Quel était le but de l’année sabbatique et de l’année du jubilé?
Contrairement à l’Égypte, où les citoyens perdaient régulièrement leurs terres et devenaient les serfs de Pharaon, le but de Dieu pour les Israélites était qu’ils ne soient jamais privés indéfiniment de leurs droits. Personne, en dehors du clan et de la famille à qui elle avait été attribuée à l’origine, ne pouvait posséder la terre. En effet, selon le plan de Dieu, la terre ne pourrait littéralement jamais être vendue; elle ne pouvait qu’être louée en fonction de sa valeur établie par le nombre d’années restantes jusqu’au prochain Jubilé. Par conséquent, les parents d’une personne qui était obligée de « vendre » sa terre ancestrale avaient le devoir de la racheter avant même le Jubilé (Lv 25:25).
L’attribution de la terre révèle le cœur de Dieu. En tant que Père céleste, Il désire que Ses enfants fassent preuve de générosité envers les plus démunis, notamment en leur permettant de se nourrir des terres tous les sept ans. L’année sabbatique prolongeait ainsi le principe du sabbat à une échelle plus large. Si la possession de la terre valorisait le travail assidu, elle impliquait aussi un devoir de compassion et de respect envers ceux qui traversaient des épreuves financières.
La législation sur la terre garantissait à chaque Israélite la possibilité d’être libéré de circonstances oppressives héritées ou auto-induites et d’avoir un nouveau départ dans la vie.
Tel est, en substance, le dessein fondamental de l’Évangile: abolir les clivages entre riches et pauvres, employeurs et employés, privilégiés et démunis, en nous plaçant tous sur un pied d’égalité devant notre absolue dépendance à la grâce divine. Hélas, Israël avait manqué de rester fidèle à la norme établie par Dieu, et après des siècles de patience, les avertissements de dépossession finirent par s’accomplir (2 Ch 36:20, 21).
Comment les principes de l’attribution des terres par les Israélites et du sabbat peuvent-ils nous rappeler qu’aux yeux de Dieu, nous sommes tous égaux? Comment le sabbat peut-il nous aider à dire « non » à l’exploitation et aux cercles vicieux du consumérisme qui affligent de nombreuses sociétés?