En reprenant les mêmes paroles qui lui avaient été adressées au début du livre (Josué 1:7-8), Josué affirma que la mission confiée à Israël ne relevait pas essentiellement du domaine militaire, mais d’un ordre spirituel: il s’agissait d’obéir à la volonté de Dieu telle qu’elle est révélée dans la Torah.
À votre avis, pourquoi Josué avait-il pris une position si ferme concernant les relations d’Israël avec les nations environnantes? (Js 23:6-8, 12, 13).
Le danger auquel était confronté Israël n’était pas la menace de l’animosité des nations restantes, mais le risque de leur amitié. Leurs armes ne représentaient peut-être pas un défi pour Israël; cependant, leur idéologie et leurs valeurs (ou contrevaleurs) pourraient s’avérer plus nuisibles que n’importe quelle force militaire. Josué attira l’attention des dirigeants sur le fait crucial que le conflit dans lequel ils ont été impliqués était d’abord, et en fin de compte, spirituel. Par conséquent, Israël devait maintenir son identité unique.
L’interdiction d’invoquer le nom d’un dieu, de jurer par lui, de le servir ou de se prosterner devant lui est intimement liée à la lutte contre l’idolâtrie. Dans le Proche-Orient ancien, le nom d’une divinité incarnait à la fois sa présence et son pouvoir. Ainsi, évoquer ou invoquer les noms de dieux étrangers, que ce soit dans les salutations courantes ou au cours de transactions commerciales, revenait à reconnaitre leur autorité. Cette pratique favorisait une disposition à se tourner vers ces divinités en période de détresse, contribuant ainsi à l’infidélité d’Israël envers son Dieu (voir aussi Jg 2:1-3, 11-13).
Le danger que représentaient les mariages mixtes avec les Cananéens subsistants résidait dans le risque de compromission spirituelle pour Israël. L’objectif de l’avertissement formulé par Josué n’était nullement de promouvoir une quelconque pureté raciale ou ethnique, mais bien de préserver la fidélité du peuple à l’égard du Dieu d’Israël, en le protégeant de l’idolâtrie, susceptible de provoquer sa ruine spirituelle. L’exemple du roi Salomon illustre de manière saisissante les conséquences désastreuses de telles unions (1 R 3:1 ; 11:1-8). Dans le Nouveau Testament, les chrétiens sont explicitement exhortés à ne pas contracter de mariage avec des non-croyants (2 Cor 6:14). Toutefois, en ce qui concerne les mariages déjà établis, l’apôtre Paul ne recommande pas la séparation, mais encourage plutôt le croyant à mener une vie exemplaire en espérant conduire son conjoint à la foi (1 Cor 7:12-16).
La mise en garde de Josué contre les associations nuisibles conduit inévitablement à la question de la relation du chrétien avec le « monde ». Comment trouver une relation équilibrée avec la société qui nous entoure?