Comment devons-nous interpréter les descriptions de la colère de Dieu et de la justice rétributive dans Josué? (Js 23:15, 16) et ailleurs dans les Écritures? (Voir aussi Nb 11:33; 2 Ch 36:16; Ap 14:10, 19; Ap 15:1.)
Israël avait déjà expérimenté la colère de l’Éternel au cours de son errance dans le désert (Nb 11:33 ; 12:9), ainsi que sur la Terre promise (Js 7:1), et il avait pleinement conscience des conséquences redoutables qu’engendrait la provocation de Yahvé par une rupture manifeste de l’alliance. Ces versets marquent le sommetde la sévérité dans la rhétorique de Josué. Il est saisissant d’entendre que l’Éternel pourrait détruire Israël, d’autant plus que le même terme avait auparavant désignél’anéantissement réservé aux Cananéens. De même que les promesses de l’Éternel s’étaient accomplies avec fidélité concernant la bénédiction d’Israël, les malédictions liées à l’alliance (Lv 26; Dt 28) s’accompliront tout aussi assurément si le peuple rejette cette alliance.
À la lumière de la dépossession et de la destruction des Cananéens, ces versets soulignent une fois encore que Yahvé est le Juge ultime de toute la terre. Il déclare la guerre au péché, quel que soit le lieu où celui-ci se manifeste. Israël ne tirait aucune sainteté ni aucun mérite intrinsèque de sa participation à la guerre sainte, pas plus que les nations païennes ne le firent lorsqu’elles devinrent, par la suite, les instruments du jugement de Yahvé contre la nation élue.
Il appartenait à Israël de faire des glorieuses certitudes du passé le socle sur lequel fonder son avenir.
À première vue, l’enseignement biblique sur la colère de Dieu semble difficilement conciliable avec l’affirmation selon laquelle Dieu est amour (Jn 3:16; 1 Jn 4:8). Pourtant, c’est précisément à la lumière de cette colère que la doctrine biblique de l’amour divin prend tout son relief. En effet, la Bible présente Dieu comme un Dieu d’amour, patient et prompt à pardonner (Ex 34:6; Mi 7:18).Cependant, dans un monde marqué par le péché, la colère de l’Éternel constitue l’expression de Sa sainteté et de Sa justice face au mal. Elle ne saurait être réduite à une réaction émotionnelle, vengeresse ou capricieuse.
Le Nouveau Testament enseigne que le Christ s’est fait péché pour nous (2 Cor 5:21) et que, par Sa mort, nous avons été réconciliés avec Dieu (Rm 5:10). Celui qui croit en Lui est préservé de la colère divine (Jn 3:36 ; Eph 2:3 ; 1 Thes 1:10). Ainsi, le concept biblique de la colère de Dieu révèle un Dieu qui est à la fois le Juge équitable de l’univers et le Défenseur de la justice (Ps 7:11; 50:6; 2 Tim 4:8).